Article #34 – Auteure : Maëlle V.
Chaque femme est différente, et chaque femme a une relation distincte avec le féminisme. C’est pourquoi aujourd’hui, je vous raconte la mienne.
Beaucoup de personnes se demandent quand est-ce que l’on commence à apprécier quelque chose, que ce soit ici le féminisme, ou simplement un artiste. Personnellement, je ne me suis jamais vraiment posé la question, alors j’ai essayé d’y réfléchir. Je me suis rendue compte qu’en réalité, même avec réflexion, je ne savais pas. Non pas parce que je cherchais une date précise, mais tout simplement parce que pour moi, il n’y a jamais eu de réel commencement. Je dis par-là que le féminisme est ancré en moi, comme depuis toujours. J’ai toujours été touchée personnellement dès mon plus jeune âge au sujet de la justice. J’ai toujours cherché à défendre les personnes, lorsque j’avais le pressentiment que ce n’était pas juste, et ça quand j’avais quatre ans. Alors, on peut dire que ce trait de ma personnalité s’est juste développé en grandissant, en écoutant et observant la réalité, notamment chez les femmes.
Que ce soit hommes ou femmes, je défends toujours les personnes lorsque que j’estime que cela en vaut la peine. Mais étant née dans un corps de femme, il est vrai que je me sens bien plus touchée par l’inégalité des sexes. A un moment de ma vie, j’ai tellement voulu défendre tout le monde, à croire que tout le monde nous voulait du bien, à nous les femmes, que j’ai eu un déclic. Lorsque tu te rends compte, à plusieurs reprises, de la réalité de ce que nous subissons, et cela depuis des siècles, tu te poses des questions.
Et c’est à ce moment-là où tu te dis stop, à toi-même, de vouloir tout accepter. Marre de subir des remarques déplacées ou simplement d’entendre des paroles qui ne devraient pas exister. « Tu devrais manger plus, on dirait que tu vas te casser. Tu sais que les hommes préfèrent quand y a de la matière quand même ? ». Oui, c’est ce genre de choses dont je parle, et ce n’est qu’un tout petit exemple parmi tant d’autres de ce que moi, femme, j’ai pu subir, comme une majorité d’autres femmes l’ont vécu.
Alors peut-être que pour ma part, le féminisme est quelque chose de naturel chez moi, comme je pense qu’il devrait l’être pour tout le monde. Certaines personnes ne veulent pas s’assumer féministes lorsqu’on leur pose la question. Mais si on leur dit : « pour toi, les femmes doivent-elles avoir les mêmes droits que les hommes ? », leurs réponses sont souvent évidentes : oui. Eh bien si tu réponds ça, je suis désolé de te l’apprendre, mais tu es féministe. Pour ceux qui répondent que ce temps là est révolu et que les femmes ont maintenant accès aux mêmes choses que les hommes, je vous invite à consulter des fiches de paie de deux sexes différents. Alors oui, moi Maëlle, 18 ans, je suis féministe, et pas peu fière de le dire.